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LA PRÉCARITÉ DE L’ENTREPRENEUR

Précarité de l'entrepreneur (Entreprécariat)

L’entreprécariat

“Pragmatisme antonyme Utopique“ voila ce qu’il vient à l’esprit d’un entrepreneur chevronné quand un “New Freelanceur“ se lance. Attention, aucun dédain dans ce partage juste de la compassion et de la bienveillance car nous (entrepreneurs) sommes passés par là 😉

La réalité entrepreneuriale est tout autre que l’image qu’il en est donnée par et dans les médias. L’image d’un patron ou d’un entrepreneur souriant heureux, faisant du ski nautique dans les îles pendant que ses employés travaillent pour lui est relativement biaisée… Il est vrai qu’une partie des “patrons“ ont ce style de vie. Si tel est le cas, comment en sont ils arrivés là ? Quels sont les risques qu’ils ont pris ? Que cela leur a-t-il couté ? Avant d’envier ou de critiquer ou de les détester, serait-il intéressant de se poser ces/des questions ? 🤔

Car la réalité entrepreneuriale est tout autre… Quand un projet est à ses débuts, bien de la chance celui qui ne mange autre chose que des coquillettes.

Pourquoi cela ?

Commençons par le commencement. 👇🏼

La genèse de l’entrepreneur

L’idée de la création d’entreprise vient pour des raisons diverses propres à chacun/une.

Bien souvent, le/la futur chef/fe d’entreprise (nous allons prendre le masculin, pour des raisons de simplification, or, le texte est asexué concernant « tout entrepreneur ») a une compétence dans ses bagages sur les six nécessaires au développement d’une entreprise.

De ce fait, celui-ci doit, soit acquérir ces compétences par l’apprentissage, en sommes par ses propres moyens, soit les acquérir par des leviers extérieurs. 💼

La première des solutions, il faut du temps, le temps c’est de l’argent, littéralement ! Si vous mettez du temps à commercialiser votre solution, vous mettrez du temps à gagner de l’argent. Le temps passé à autre chose qu’à vendre est du temps financier qu’il va falloir récupérer ou absorber. Cela beaucoup évite soigneusement de le mentionner ou en ont conscience que tardivement… parfois trop… ⏳

Avoir une idée, quelle qu’elle soit, la distribuer au plus grand nombre et en vivre est rare. Les défis lancés à l’entrepreneur sont majeurs et variés.

La création d’une illusion utopique de liberté est une erreur. Oui, il faut entreprendre ! En connaissant de cause.

Animant, à l’époque, une action bénévole pragmatique d’aide au développement des entreprises, je me souviens d’une réflection de l’un de mes “experts“ de l’époque : “Aujourd’hui que je suis entrepreneur, je vois et comprends les choses différemment“. Qu’a-t-il voulu dire ? 🤔

Cette action a pour objet de donner des conseils opérationnels à un porteur de projet ou à un chef d’entreprise. Les réponses doivent être apportées par des chefs d’entreprises à leurs paires. J’ai accepté d’intégrer le salarié d’une entreprise ayant une compétence bien spécifique. Au lieu d’apporter des conseils opérationnels, celui-ci avait la critique facile. Après trois séances, je lui ai faire part du fait qu’il n’avait pas sa place à notre table à cause de ses remarques déplacée et de son habitude. 😒

Quelques années plus tard celui-ci m’a sollicité afin de réintégrer l’opération…

“Pourquoi donc ?“

“Aujourd’hui entrepreneur, je vois et comprends les choses différemment“.

Effectivement, c’est par l’expérience que l’apprentissage se fait. Nous pouvons prévenir ou sermonner une personne, tant que celle-ci n’en a pas fait l’expérience elle ne peut se rendre compte de la réalité car elle “n’est pas (encore) concernée“.

La réalité entrepreneuriale, c’est la précarité de l’entrepreneur :

  • Ne pas pouvoir faire de crédit immobilier pendant au moins trois ans et demi,
  • Avancer la trésorerie à son entreprise,
  • Si nécessaire et quand on le peut, c’est de négocier avec des institutions qui ne comprennent pas notre langage/nos besoins, vice versa et nous font passer pour des voleurs,
  • Se questionner tous les jours sur “ai je bien fait les choses ?“,
  • Se remettre en question, douter, avoir peur,
  • Toujours trouver des solutions,
  • L’obligation d’être entre optimiste et pragmatique, rêveur et réaliste à la fois,
  • Manager sans savoir manager ses collaborateurs (quand on en a),
  • Risquer les prud’hommes,
  • Payer tout le monde avant soi,
  • Faire des paris stressants,
  • Faire des heures à n’en plus finir,
  • Se dégoûter du travail,
  • Se sentir seul,
  • Prendre les mauvaises décisions dans sa vie personnelle et familiale,
  • Prendre des décisions bénéfiques à l’instant T ayant un impact à court terme, tout en sachant qu’on va le regretter à moyen ou long terme,
  • Être responsable de sa “propre“ faillite,
  • Cotiser de manière volontaire mais obligatoire à des dispositifs dont personnellement, nous n’avons pas droit,
  • Prendre toutes les augmentations de charges, de salaires sans broncher car nous devons trouver une solution, et oui nous sommes patrons.

Et oui, tout ceci est une réalité immédiate dont on parle peu. Or, c’est celle qui attend chaque entrepreneur ou presque après avoir déposé obtenu son sésame : son Kbis, vous rentrez dans “l’entreprécariat“…

La précarité des entrepreneurs est un sujet souvent méconnu et un peu taboue, touchant un grand nombre d’individus. Nous sommes confrontés à de nombreux défis auxquels nous ne sommes pas préparés.

Pour préciser, l’on parle de précarité lorsque les conditions de travail sont instables, incertaines, qu’elles ne permettent pas de garantir ou de subvenir à un niveau de vie décent.

Et l’une des principales sources de difficultés d’un entrepreneur est de trouver des clients. Les raisons sont multiples (nous évoquerons ces sujets dans un autre article).

L’ubérisation du travail

Ce qui est inquiétant est le phénomène d’ubérisation avec l’augmentation des contrats de sous-traitance impliquant une dépendance vis-à-vis du donneur d’ordre. Et surtout sa promotion de la solution ultime.

L’ubérisation du travail est l’illusion de la liberté.

La réalité entrepreneuriale est différente de ce que l’on peut imaginer ou croire. L’image d’un entrepreneur est celle d’une personne ayant réussi dans sa vie professionnelle à construire un projet, création, reprise, etc., l’avoir concrétisé, structuré, fait croître et pérennisé.

Néanmoins, à quel coût ?

Cette partie que nous observons, voyons, est la partie visible de l’iceberg. 

Effectivement, pour arriver au niveau de ces entrepreneurs tels qu’ils sont médiatisés, il y a une masse de travail, une force de conviction considérable ! Être entrepreneur, c’est être résilient, obstiné, créatif, emphatique, volontaire, manager, marqueteur, inventeur, commercial, négociateur, financier, comptable, juriste, avocat, logisticien, psychologue, Community manager, webmaster… cela, personne ne nous le dit, personne ne nous le transmet. C’est avec l’expérience, c’est-à-dire en passant au travers d’obstacles monumentaux auxquels nous ne sommes pas préparés que nous apprenons…! 💪🏻

Il n’y a pas d’école d’entrepreneuriat.

L’école de l’entrepreneuriat, c’est l’expérience

C’est comme si chaque matin, vous aviez à entrer dans une compétition pour laquelle vous n’aviez pas d’entraînement, pas de formation. En temps normal qui ferait cela ?

Souvent être entrepreneur, c’est avoir une idée, un projet, une vision. 78% des nouveaux (alias Néo) entrepreneurs ont une compétence, cependant, il faut en acquérir cinq autres sur les six que nous identifions chez aXel Perf, à un niveau minimum de 30% afin de comprendre de quoi vos interlocuteurs parlent ou pour développer votre business. 

Les compétences dont nous parlons ici sont : Commerciale, Marketing, Ressources Humaines, Financière, Juridique et Production. Celles-ci sont les grands axes de développement de l’entreprise avec des sous-catégories 😉

Or, sans formation adaptée ou sensibilisation, il est difficile d’affronter ces nouveaux mondes. Prenons l’exemple d’un menuisier, celui-ci a la compétence de production et de logistique. 

Pour pouvoir produire il faut vendre, pour vendre, il faut se faire connaître, il faut comprendre la psychologie humaine, connaitre les conditions juridiques.

Pour produire, il faut de la trésorerie, faire du sourcing, en fonction de votre taille ou ambition, il faut recruter donc connaitre le droit social, etc. 

C’est un environnement complet et complexe pour lequel beaucoup ne sont pas préparés, cela peu importe le secteur d’activité.

Donc l’entrepreneuriat est une liberté et cette liberté est une prison.

Pour être simple et pragmatique, l’entrepreneuriat est une magnifique aventure, remplit de rebondissements, de nouveautés, de découvertes, etc. On apprend à se connaitre dans l’adversité, dans des situations inconnues, on apprend à se dépasser, à faire trois boulots en même temps dans son entreprise et trois boulots en plus du lancement de son entreprise.

Entreprendre c’est ouvrir de nouveaux chantiers, de nouvelles, perspectives, identifier de nouvelles solutions auxquelle personne n’avaient jamais pensé avant, c’est prendre des risques.

En somme, THE aventure !

Avant d’entreprendre, il faut être conscient des dangers pouvant se profiler à l’horizon.

Du point de vue du rédacteur, c’est de la prévention, même si le sujet est vaste !

Parlons en à l’occasion 😉

Stay tuned !